La collection se vend-t'elle bien ?

Quelques explications trouvées dans les archives de Traxzone :

Stéphane Lerouge a écrit:

Disons que l'on a la chance de travailler avec des moyens un peu artisanaux mais en bénéficiant de la logistique d'une major du disque. La collection se vend plutôt bien mais ce sont des marges qui ne sont pas du même ordre que celles d'artistes de variété. C'est Daniel Richard, responsable du département jazz, qui a donné à Ecoutez le cinéma ! les moyens économiques d'exister. Les journées passées en studio, le travail de fond des graphistes, la fabrication des albums en digipack, tout cela a un coût. D’autant que les albums sont vendus à un prix très accessible… Il faut dire que Daniel est lui-même un fan de musiques de films, ancien disquaire, qu’il a travaillé autrefois avec Alain Lacombe sur des concerts de Duhamel ou Jansen au festival d’Angers.

Universal Music est souvent considéré comme le symbole même de l'industrie, du marketing et je trouve formidable que l'on nous donne les moyens de sortir des partitions qui ne sont pas systématiquement grand public.

Propos sur le marketing ici :

Stéphane Lerouge a écrit:

Ce n'est pas facile parce qu'on a tendance à se faire bouffer par des bandes originales qui n'ont rien d'originales, qui ne sont que des compilations pop, rock... C'est une tendance qui fait que le film devient juste un support, un prétexte à compiler, et le disque n'est qu'un outil de marketing dont le contenu est parfois complètement indépendant du contenu du film !

Se pointer avec des intégrales des films de Melville, des musiques de Sarde qui remontent à plus de 20 ans, à une époque qui est malheureusement de plus en plus amnésique, ce n'est pas forcément chose facile ! Heureusement, sur cette collection, on a l'avantage qu'Universal soit une multinationale avec des filiales partout dans le monde.

On sait que certains pays ont précommandé toute la collection : le Japon, certains pays européens, d'Amérique du Sud. Cette espèce de lobbying que met Universal sur ses filiales par rapport à cette collection est une façon de faire exister le disque au-delà de nos frontières, à un moment où le marché en France est un peu... Franchement, quand je vais dans les magasins, ça me déprime !

Quand vous passez des mois sur un disque à essayer de retrouver une bande, à refaire un mastering, à soigner le son, le contenu, le livret, et que finalement, le disque n'est pas mis en facing ! Par chance, sur cette collection, au début de l'année - ça fera une quinzaine de disques environ- ils feront une opération groupée avec un présentoir spécial...

Moi aussi ça me déprime de plus en plus quand je vais dans les magasins.
De toute façon maintenant tout ce qui est intéressant se fait par internet.
On n'a jamais eu en CD autant de rééditions aussi intéressantes et aussi bien faites. Elle sont en petites quantités et n'atteignent pas les rayons, mais elles sont quand même là, même si elles n'ont plus une visibilité réelle pour le grand public et du coup n'ont pas vraiment pas de chance de toucher d'autres personnes que les afficionados.

D'après une autre source, je crois me souvenir que "Papillon" a été le titre le plus vendu de toute la collection, le pire étant celui de Jansen (faut dire aussi que ce dernier faisait un peu double emploi avec le précédent CD Milan, j'imagine que le Sarde-Téchiné s'est très mal vendu également un peu pour les mêmes raisons, tout le monde n'étant pas forcement un complétiste ou spécialiste, ils ont dû se dire : "j'ai déjà le Milan, à quoi bon acheter autre chose pour quelques titres en plus et d'autres en moins ?")

Je ne sais pas pour le Sarde Téchiné, car, même s'il n'était pas franchement urgent (sauf peut pour le très beau "j'embrasse pas" ou les cloches de "Ma saisons préférées" que j'aime bien), était quand même dur à trouver avant la sortie de l'Universal, et du coup pouvait être une sorte de graal pour les admirateurs de Sarde ou de Téchiné.
Je l'ai quand même trouvé un peu (je dis "un peu") moins redondant que le Delerue / Truffaut qui, même s'il proposait qq inédits très intéressants, était quand même la éniéme compile sur ce thème.

Au contraire, j'ai adoré pour ma part le Delerue / Truffaut parce que justement il proposait des tas d'inédits absolument sublimes et jamais édités par Milan, alors que les inédits du Sarde / Téchiné ne faisaient pas forcement partie de la période la plus inspirée de la carrière sardienne (contrairement à des bijoux somptueux comme les bouleversants inédits de "La nuit américaine", de la suite "La peau douce" ou de "l'Amour en fuite").