Michel Colombier

Disques de Michel Colombier figurant dans la collection :



On ne dira jamais assez de bien de l'immense et regretté Michel Colombier (encore bien trop peu commenté)... Après avoir oeuvré comme "nègre" chez Michel Magne puis Gainsbourg, son talent explose dans les polars "grand public" de Philippe Labro. L'époustouflant début tout en pianississimi de "l'Héritier" et le lyrisme sombre des cordes du "Hasard et la violence" donne un bon aperçu du génie (le mot n'est pas trop fort !) de celui qui fût clairement notre Lalo Schifrin national.



Couplé avec "Cannabis", "Ce Sacré Grand-Père" est un pur joyau de mélancolie ravelienne, et la noblesse de son générique n'a rien à envier à un Britten ou un Schumann.



Une réédition intégrale d'une BO qui est longtemps restée inédite (d'autant plus qu'elle n'est même pas reprise dans le film plutôt médiocre de Jean Aurel !). Outre la bouleversante chanson "Manon" de Serge Gainsbourg, Michel Colombier tisse ici de sublimes textures impressionnistes frémissantes et incroyablement inspirées ! un "must have" pour tout ceux qui apprécient la grande musique symphonique française. Le reste du CD (notamment "Si J'Etais Un Espion" et "Le Jardinier D'Argenteuil") est tout aussi excellent.

Je viens enfin de voir Une Chambre en Ville.

C'est très rare, d'habitude je me souviens si oui ou non j'ai vu un film, mais là, il me semble qu'il s'agissait de la première fois. Je m'explique, je connais tellement le disque, que je me demande si en fait je n'avais pas imaginé les images du film dans ma tête, car j'ai été surpris par de nombreuses séquences que je ne voyais pas du tout comme ça et surtout par la mise en scène qui ne me disait rien visuellement! J'avais donc dû le rêver.

Si je n'ai absolument pas été déçu par le film qui est vraiment immense, j'ai eu deux ou trois surprises musicales : il y a eu qq retakes dans certains passages par rapport au disque. Par exemple quand Berry répond à la Baronne qui l'engueule on lui disant qu'il est hors de question qu'il ramène des filles chez elles, il le fait de manière bcp moins agressive dans le film que sur l'album. D'ailleurs toute la fin du morceau est un retake alors que le début est celui du disque;
D'autres fois on entend un violoncelle qui se détache et qui a été rajouté après coup (ou alors il n'avait pas été mixé correctement sur le disque). Il y aussi le morceau de la séparation de Berry et Fabienne Guyon qui a été un peu trafiqué sur la fin. Ce sont des petits détails sympathiques qui montrent qu'il y a eu des petits changements entre l'édition finale de l'album et le mixage définitif du film.

ah bon ? punaise je n'ai pas du tout repéré tout ça, ça me donne envie de le revoir tiens ! vivement une édition DVD séparée du coffret

Vu que certains films sont regroupés sur un seul DVD, j'ai un peu comme un doute sur des éditions séparées. Mais on sait jamais. En tout cas ce serait vraiment une bonne initiative si ça arrivait.

J'aimerais bien une édition séparée parce que franchement j'ai vraiment pas les moyens de me payer un coffret pareil, j'adore Demy mais pas au point de me ruiner et les DVD Arte sont vraiment chers malheureusement...

Chers oui et non.
C'est vrai que 100 € d'un coup, on le sent passer (j'avais des bons Gibert obtenus avec une vente, j'ai pu baisser à 65). Maintenant, quand on voit qu'il y a toute une filmographie intégrale + un CD vraiment sympathique avec une interview et des archives précieuses sur la créationsdes chansons (C'est génial d'entendre Legrand rechercher la musique de la chanson des jumelles avec les paroles déjà écrites de Demy, il passe par des mélodies totalement différentes; on a aussi le cas de l'utilisation d'une musique non retenue pour la chanson de la femme coupée en morceau qui sera plus tard utilisée pour le titre "les insultes" dans "Peau d'âne"), on s'aperçoit qu'il n'est pas si cher que ça. On a quand même 11 DVd plus un CD, divisé par 100, ça reste acceptable.
Maintenant il faut aussi se farcir PARKING (que je viens de voir, j'en reparlerai, mais le film n'a absolument rien gagné avec le temps bien au contraire, il accumule les mauvais choix), mais c'est paradoxalement ce qu'il y a de bien avec ces coffrets, on voit des films qu'on aurait jamais acheté seul et on est obligé de passer par tous les chemins d'une carrière.

Je suis d'accord mais j'ai trop de problèmes d'argent et pire encore de place... enfin bref.

Article de Stéphane Jarno trouvé dans Télérama (sur les "hommes de l'ombre") :

Citation :

La pop dans tous ses états (1964-1969)

Sous le soleil exactement, Requiem pour un con, Harley Davidson, Bonnie and Clyde, Elisa, Je t’aime… moi non plus

« J’ai souvent été comme Cyrano dans la scène du balcon. On connaissait mes musiques, mais on ignorait que j’en étais le compositeur. » Etrange destin que celui de Michel Colombier, disparu en novembre 2004. Arrangeur, orchestrateur, compositeur tant pour la chanson que pour le cinéma, cet homme de l’ombre a « habillé » ou cosigné quelques standards comme Je t’aime… moi non plus ou L’Aigle noir, de Barbara. Comme beaucoup de ses pairs, artisans du renouveau de la chanson française des années 50-60, Colombier n’a pas obtenu la reconnaissance qu’il méritait. Par discrétion, sans doute, peut-être aussi parce que, dans un tandem, on voit surtout celui qui tient le guidon… Ses points forts : une solide éducation musicale classique et surtout, une incroyable propension à fusionner jazz, rock, musique brésilienne. En phase avec son époque, le presque trentenaire compose à la fin des années 60 plusieurs indicatifs qui font date : celui de Salut les copains, de l’émission pop Dim dam dom, et signe avec Pierre Henry la partition de Messe pour le temps pré­sent et ce fameux Psyché rock, pierre fondatrice de la mu­sique électronique. Cagliostro du son pop à la française, fasci­né par les percussions et la musique mécanique, Co­lom­­bier met son sens de la fusion au service d’un Gainsbourg en pleine ascension. Point d’orgue : la comédie musicale et télévisée Anna, en 1967. « C’est le projet sur lequel nous nous sommes le plus investis. Il y avait une cohérence d’ensemble à trouver entre les parties chantées et orchestrales. Là-dessus, avec Serge, nous nous répartissions parfaitement les rôles car nos qualités respectives étaient vraiment complé­mentaires : sur la toile, Serge ébauchait le dessin, traçait les lignes, dressait les perspectives, puis j’arrivais pour y ajouter les couleurs. » Les deux hommes se quittent en douceur deux ans plus tard. Bon camarade, Serge signe même deux chansons sur Capot pointu (éditions Play Time), le premier album solo de son ancien arrangeur.

Je continue ma découverte du superbe coffret DVD de Jacques Demy et ai découvert Une Chambre en Ville.
Je dois avouer que j'étais assez réticent quant au concept du film entièrement chanté à la manière des Parapluies de Cherbourg. Quelle belle surprise au final et une musique admirable de Colombier aux multiples thèmes ! Ce que j'aimerais écouter uniquement la musique : ce serait une idée géniale de proposer les deux versions : une chantée et l'autre instrumentale.

En revoyant et en découvrant les films de Demy, j'admire de plus en plus sa personnalité ainsi que ses choix artistiques.

La partie chantée est indissociable de la musique pour moi, en tout cas je suis très heureux que tu aimes cette musique extraordinaire (que j'ai bien du écouter 100 fois !)

Pas forcement le meilleur film de William Klein, cette farce loufoque (qui se moque des villes nouvelles, des idéologies utopiques de Le Corbusier et des structuralistes des années 60 et 70) bénéficie tout de même d'un score très réussi de Michel Colombier dans un style jazz-rock qui évolue de façon plus mélancolique vers la fin (avec une jolie chanson titre interprétée par Hugues Aufray)

extrait ici (le score est apparemment totalement inédit sur tout support) :
https://www.youtube.com/watch?v=ZgeEVJNpDgI

Sinon je ne sais pas si tu as fait attention ces derniers temps, mais l'édition de la partition d'Un Flic vient d'être annoncée chez Universal pour la fin d'année (couplée avec un Delerue), si ça c'est pas de la bonne nouvelle !

Intéressant mais le score d'"Un flic" est très court et de plus un CD existe déjà pour cette partition presque complète (le cinéma de J.P.Melville)... alors à moins évidemment que le Delerue choisi soit "L'insoumis" !!! alors là évidemment ça risque de m'interesser , mais si c'est - comme ça serait plus probable - "L'ainé des Ferchaux", je passe mon tour vu qu'il ne s'agit pas du meilleur score de Delerue même si c'est souvent très beau.

Je n'ai vu le film qu'une seule fois mais il m'avait semblé que le score complet d'Un Flic comportait plus de musique que ce qui est présenté sur la compile Melville.

J'ai dû le voir 2 fois mais d'après mes souvenirs ce score est assez répétitif : en dehors du thème mélodique rattaché à Deneuve, le reste oscille autour de climats sonores sombres mais très semblables... sympas certes mais nettement moins géniaux que les inédits de "Police python" par exemple !

Salut l'ami,
Juste pour te signaler que si tu veux jeter une oreille au complet d'Un Flic l'adresse suivante permet de l'écouter gratuitement:
http://dev.xiami.com/album/562723

Comme je le préconisais plus haut la partition intégrale est largement plus longue que ce qui fut édité dans la compile Melville (à peine 10 petites minutes alors que la nouvelle édition en couvre plus de 30: on passe du simple au triple !)

Et je trouve qu'on ne croule pas sous les répétitions de climats, loin de là !
Il faut dire que cette édition me semble retenir des pans de la partition qui furent rejetés dans le montage du film.

Offre donc à cette musique une seconde chance, elle en vaut la peine (dans l'esprit on est pas si loin de Mort d'un Pourri au final).

Merci ! j'ai justement revu le film il y a une semaine ou deux et franchement c'est décevant... pas la musique mais le film lui-même (rien à voir avec "Le cercle rouge" ou l'immense "Le deuxième souffle").

J'écoute ça quand j'ai le temps...