Je viens tout juste de visionner Goha, première des quelques incursions de Maurice Ohana dans le milieu de la musique d'image (et premier long métrage de Jacques Baratier également).
Au début la partition ne paye pas de mine (en plus d'être sous mixée), mais par la suite elle devient un peu plus intéressante en usant notamment d'instruments désaccordés, ainsi que d'un pupitre de bois très présent (des bois qui parfois se trouvent au confluent du folklore arabe et d'un jeu un peu stravinskien).
Intéressant aussi ce cinéaste Jacques Baratier que j'ai découvert il y a peu avec un film étonnant: La Poupée, que l'on jurerait échappé d'un esprit fellinien foldingue, mais avant Fellini lui même en fait (puisque La Poupée date de 1961/1962 alors que Fellini ne tournera 8 1/2 et Juliette des Esprits que quelques temps plus tard). C'est tout aussi absurde et bourré de tics comme ces discours méta-politiques surréalistes déclamés dans les situations les plus grotesques sur fond de lieux irréels, aux teintes et lumières fantasques, qui se confondent les uns dans les autres... La différence majeure c'est que chez Baratier point encore de ces immenses travellings quasi-chorégraphiques comme on en retrouve chez Fellini, et point non plus de séquences explicitement lyriques si chères à l'ami Federico... mais sinon c'est confondant !
musique de Joseph Kosma d'ailleurs sur ce film (et il fera appel une fois n'est pas coutume chez lui, aux ondes martenot à plusieurs reprises)