FILM MUSIC;VOL I
TADEUSZ BAIRD n'est pas un compositeur très connu du grand public,même en Pologne. Pourtant,il a travaillé sur un certain nombre de films durant les années 60 et 70. Sur ROOM FOR ONE (1965),il y développe une très belle mélodie dans un style assez épuré,le second extrait annonçant plus de tension dans une orchestration typique du compositeur et avec des jeux très secs des percussions,un peu comme sut le faire Feu TAKEMITSU. Le dernier extrait proposé ressemble à une danse un peu espiègle et répétitive
tant elle tourne autour d'une même cellule mélodique.
Je passerai rapidement sur WARSAW...qui présente une musique baroquisante un peu désuète pour
m'arrêter sur VISIT AT THE KINGS (1964) qui propose sous la forme d'une suite de treize minutes,une
musique magnifiquement orchestrée et profondément ludique. Ô,on y ressent bien une pointe d'ironie
qui ne quittera jamais cette composition et on sautille avec elle,Dieu sait où elle me conduira...peut-être
à la tragédie de l'homme ridicule sous le regard ébahi de mon épouse.
Pour les extraits suivants provenant des films YEAR ONE (1960) et THE PASSENGER (1973),il s'agit plus de musiques assez climatiques dans le plus pur style de BAIRD. Il faudra attendre MANHUNTER (1963) pour dénicher une perle dans le genre dépouillé et takemitsuien. Sur PANIC ON THE TRAIN (1961),il développe un jazz surprenant et dénaturé...j'aime beaucoup ce morceau... avant d'assumer de nouveau un burlesque de circonstance mais, cette fois,sans grande saveur
Cependant,dans ce même esprit ludique,je lui préfère APRIL (1961). Le premier thème faussement joyeux sous-entend un drame par des ponctuations lourdes au piano et les effets d'une grosse percussion. Ce morceau est un petit chef-d'oeuvre en son genre.
J'aime beaucoup la façon dont évolue le thème de THE UNKNOW (1964) qui démarre dans la mélancolie
pour devenir solennel,ensuite. Puis,le dernier morceau intéressant du CD qui est aussi le plus abstrait,
provient du documentaire RUGGED CREATIVENESS,un thème étrange et magnifique que n'aurait pas
renié TAKEMITSU. Il y a dedans un moment d'intensité et de chouettes effets. J'aimerais vraiment savoir ce qu'il donne à l'image,mais je parierais qu'il doit cartonner. WHEN LOVE WAS A CRIME (1968) présente une
musique bien plus mélodique et contemplative,dans un premier temps,puis proche de la fanfare dans le
second.
TADEUSZ BAIRD (1928 - 1981). Première partie.