<< Choisir est un risque comme risquer est un choix.>>
Eut-il dit de son vivant,bien après que de sa Lorraine natale (1933) il ne prenne plus que Paris
pour point fixe (1951). Il a donc 18 ans lorsque ce dernier s'établit à Paris. C'est tout-à-fait par hasard qu'il
devint pianiste du groupe artistique de l'Assemblée nationale (époque Edouard Herriot! ). Un piano traînant
dans le coin pour de rares réceptions musicales et les doigts de RAUBER comme aimantisés par l'objet,s'y
défoulèrent du matin au soir,au point que le "Canard enchaîné" déclara << Enfin,l'harmonie règne dans les
sous-sols de la chambre des députés.>>
Il arrive souvent que des destins se croisent. Au cabaret littéraire d'Agnès Capri,il se voit recruté comme pianiste pour la partie spectacle alors que "l'ambiance" piano-jazz était assurée par un autre débutant: MARTIAL SOLAL.
En 1956,sa rencontre avec Jacques Brel,scella une collaboration et une amitié qui ne s'érodèrent jamais. Dans le domaine du disque,il signera de nombreux arrangements pour des interprètes et auteurs ou compositeurs qu'il affectionne: Juliette Greco,Barbara,Cora Vaucaire,Anne Sylvestre,Jeanne Moreau,Mouloudji,Moustaki....Il s'essaya à la musique appliquée: PLAY TIME,FRANTZ,MON ONCLE BENJAMIN,L'EMMERDEUR,PIERROT LA TENDRESSE,LE TEMPLE DU SOLEIL,LE LAC AUX REQUINS...
<< On doit dessiner et peindre la musique car une page bien orchestrée est un joli tableau.>> Disait-il.
Il était un touche-à-tout,bien dans sa peau de musicien polyvalent,aussi heureux d'arranger des titres de
BREL et GRECO,que d'écrire pour le théâtre,le cinéma et même le concert. Il se verra même gratifié,entre
autres,d'un Grand Prix de Musique Symphonique légère. Il ne faudra jamais chercher chez lui des structures
gratinées comme chez un BOULEZ. Son unique désir fut d'écrire une musique dénuée de tout ce qui pourrait
la rendre hermétique à l'homme de la rue,comme ces concertos en témoignent,qu'ils soient pour piano, violon,hautbois ou trompette. On n'est dans le domaine du plaisant,du plaisir pour le plaisir qui n'en fait pas
moins un musicien de son temps.
<< Au plaisir d'écrire de la musique s'ajoute celui d'avoir à rencontrer des instrumentistes qui vont l'interpréter. Leurs présences et la qualité de leurs prestations me touchent toujours. [...] Si l'art de la musique ne peut se priver du talent et de la technique,je pense tout autant qu'il serait bien abîmé hors d'un
esprit de partage,d'écoute,d'équipe,de sensibilité et d'amitié.>> François Rauber.
Si sa musique,ces concertos,en l'occurence,me sont moins fascinants que ceux d'un HENRI TOMASI,par
exemple,ils n'en demeurent pas moins vecteurs de plaisir et d'émotions tranquilles. Disons qu'ils sont d'une
simplicité touchante.