Ce Jazzman et producteur New-Yorkais est l'auteur d'une pléiade de B.O. de films tous plus obscurs les uns que les autres : drames sociaux britaniques, documentaire hollandais, film érotique français, mangas japonais... Le point commun de tous ces films, à part Zorn lui-même, étant généralement leur petit budget.
Vous le savez, les films à petit budget font souvent l'économie d'une musique originale en utilisant des morceaux pré existants. Hors, l'un des credos de Zorn est le suivant : le coût d'enregistrement d'une bande ORIGINALE peut être équivalent au motant des droits versés pour l'utilisation d'une musique déjà existante. C'est par ailleurs évidement plus créatif et mieux adapté au film et les musiciens sont payés.
Zorn "échange" même parfois une B.O. contre la récupération des droits d'une autre B.O. qu'il avait signé sur une "major". On peut donc trouver La quasi totalité de ses B.O. est donc disponible sur son propre label : Tzadik (dans une collection tout simplement appelée "Filmworks").
D'un point de vu strictement musical, j'avoue trouver quelques difficultés à décrire son travail : écoutez, vous saurez. Sachez tout de même qu'il pratique un jazz urbain déstructuré et expérimental qui s'appuie souvent sur les basses et guitares électriques et l'impro sax... mais ses B.O. embrassent (et passent à la moulinette) un grand nombre de styles. Il utilise parfois la musique de film comme un champ d'expérimentation dont il réutilise les trouvailles plus tard, à l'instar d'un Gainsbourg auquel il consacra d'ailleurs un album en 1997 ("Great Jewish Music : Serge Gainsbourg"- Tzadik).
Fou de cinéma, Zorn a par ailleurs enregistré il y a quelques années un album-homage à Godard ainsi que "John Zorn plays the music of Ennio Morricone / The Big Gundown", en 2000.
Je vous conseille tout particulièrement :
-"Invitation to a suicide", 2002 (Filmworks XIII), dont le bandeau promotionnel dit qu'elle évoque Morricone, Piazzola, le musette français et Nino Rota (rien que ça ! - apparement prétentieux mais plutôt vrai)
-"The New Rijkmuseum", 2008 (Filmworks XXI)
A Bon entendeur...
A.