Jean-Claude Vannier

Disque de Jean-Claude Vannier figurant dans la collection :



Couplé avec "Ce sacré grand-père" de Michel Colombier, le rarissime "Cannabis" est une vraie surprise pleine d'énergie, de créativité et de folie.

A quand d'autres BOs concoctées par le toujours imaginatif Jean-Claude Vannier, je pense en particulier au très étrange "Les chemins de Katmandou" ?

Présentation d'un disque du compositeur par Chris1770 :

Chris1770 a écrit:

Comédie d’été. (Carrère 96.816)

Le joli thème principal domine le CD sous plusieurs déguisements, entre autres en forme de chanson (interprétée par l’actrice principale, Maruschka Detmers). La partition évoque bien le temps où ce drame a eu lieu.

Nouveau CD prévu bientôt pour "La frontière de l’aube", film de Philippe Garrel avec son fils Louis Garrel et la sublime Laura Smet :





J.C.Vannier avait déjà travaillé sur le très beau long métrage "Les amants réguliers" d'après les événements de mai 68.

Source :
http://www.cinezik.org/parutions/paraitre.php

A voir absolument pour l'image, les comédiens et la musique très épurée mais très belle de Vannier avec le violon de Didier Lockwood.

Seule petite réserve pour moi sur le jeu de Laura Smet. Je trouve qu'elle en fait des tonnes par moment.

Merci pour ta description !

J'ai visionné à l'instant plusieurs extraits du film "La frontière de l'aube" (visiblement on y entend bien peu de musique comme dans le film précédent de Garrel d'ailleurs).

Il s'agit d'un score chambriste pour piano et violon un peu abstrait, grinçant et plutôt athématique.

En passant, voici le site du musicien ici :
http://www.jeanclaudevannier.fr/JEAN_CLAUDE_VANNIER/MUSIQUE_FILMS.html

On y apprend des foules de choses !

C'est vrai qu'il y a peu de musique. Mais par contre on l'entend très bien au générique du début et de la fin du film. C'est un film de dialogue surtout.

Je n'ai pas le souvenir de piano, je pensais que c'était juste du violon. C'est une musique du XXème siècle dans l'esprit mais je ne dirais pas grinçante. Il faut dire que l'image est d'une très grande douceur alors cela a sûrement influencé mes oreilles.

Si, je crois qu'il y a un piano mais en accompagnement archi discret, j'essayerai de réécouter.

Sinon on peut entendre son score pour le film "Je m'appelle Victor" ici :
http://www.myspace.com/jcvannier

Une valse à la Satie (du piano solo) très sympa.

A lire:

http://www.lemonde.fr/culture/article/2008/10/17/jean-claude-vannier-gainsbourg-avait-un-enorme-besoin-de-reconnaissance_1108132_3246.html



Jean-François Houben

JFHouben a écrit:

A lire:

http://www.lemonde.fr/culture/article/2008/10/17/jean-claude-vannier-gainsbourg-avait-un-enorme-besoin-de-reconnaissance_1108132_3246.html



Jean-François Houben

Merci infiniment pour ce lien, Jean-François. Le rapport de travail avec Gainsbourg doit encore être discuté chez "Gainsbourg". Dommage que je n'ai pas la possibilité pour aller écouter ce concert à Paris. L'album "Histoire de Melody Nelson" est une des oeuvres musicales que j'adore le plus. En fait, c'étail le premier CD (couplé avec "Rock Around The Bunker") que j'ai acheté à l'époque, en 1986.

David Holmes ("Analyze That", "Ocean's Eleven" etc.) a réutilisé la musique de Melody Nelson pour son album "lets get killed" (Go! Beat Records 539 100-2). Réenregistre avec chœur et orchestre (on y trouve aussi, entre autres, le thème de James Bond).

Merci pour l'article cher jean-François, j'avais déjà lu des propos similaires dans le longbox consacré aux BOs de Gainsbourg.

Article de Stéphane Jarno trouvé dans Télérama (sur les "hommes de l'ombre") :

Citation :

Messes pour alcôves et transes psychédéliques (1969-1973)

Slogan, Cannabis, Sex-shop, La Décadanse, Histoire de Melody Nelson

« J’aime tout ce qui est faux, déglingué. Je mets des fausses notes partout… » Musicien autodidacte, Jean-Claude Vannier se forge un style bien à lui au cours des années 60. Au fil des séances d’enregistrement des studios Pathé Marconi où il est « petit assistant » et en potassant un Que sais-je ? sur l’orchestration ! Il se fait vite remarquer et « explose » en 1968-69, en arrangeant Que je t’aime de Johnny, puis Le Bal des Laze et l’énorme Tous les bateaux, tous les oiseaux de Polnareff. L’homme aime jouer avec les dissonances et surtout pratique l’épure à outrance. A une époque où l’on ne lésine pas sur les moyens au nom du « gros son », Vannier joue les « M. Moins », simplifie les batteries (« J’ai horreur des cymbales »), ralentit les guitares et interdit aux pianistes de jouer des deux mains ! Autre singularité, il raffole des sonorités « rares » et particulièrement des cordes pincées et autres instruments à plectre, banjo, clavecin, piano bastringue, tympanon… Avec Gainsbourg, il compose plusieurs musiques de film (Paris n’existe pas, Slogan, Cannabis…) mais leur grand œuvre demeure Histoire de Melody Nelson.

« J’ai rencontré Serge Gainsbourg à Londres. Il logeait dans une petite maison à Chelsea avec Jane, et moi dans une chambre sens dessus dessous à l’hôtel Cadogan, là où Oscar Wilde, un de mes auteurs préférés, passa ses dernières heures de liberté avant d’être jeté en prison. Après l’enregistrement de la musique d’un film de Robert Benayoun, que nous avions écrite ensemble, Serge me parle d’un projet, “Melody Nelson”. Comme j’attends les détails, il me dit : “Je n’ai que le titre. Pas de musique, pas de paroles, rien. As-tu quelque chose dans tes tiroirs ?” Je me souviens exactement de l’expression, car j’avais alors compris “As-tu quelque chose de méritoire ?” J’ai écrit certaines musiques, Serge d’autres, et nous avons conçu toute une suite de chansons : il y en avait même une qui s’appelait Melody au zoo. C’était un peu “Bécassine à la plage”. Nous avons enregistré une heure de musique. Toujours pas de texte. Rentrés à Paris, nous avons sélectionné les meilleurs moments, sur lesquels j’ai écrit des cordes. Ensuite, Serge a conçu le texte, Histoire de Melody Nelson, en s’inspirant de la musique et des cordes. Il était à l’époque très impressionné par les sonnets héroïques de José Maria de Heredia, et je crois qu’il en reste un parfum, principalement dans Cargo culte. Serge me disait : “A nous deux on est Cole Porter, les paroles et la musique. Je suis Cole et tu es Porter” » (2). Porteur ? Peut-être un peu trop pour Vannier, qui n’a pas l’intention de rester arrangeur toute sa vie. Les deux hommes se fâchent pendant l’enregistrement de Di doo dah, le premier album de Jane Birkin en 1973. Auteur rare, jardinier émérite, grand amateur de mots et de figures de style, Jean Claude Vannier poursuit dès lors sa carrière en solo.

Je m'éloigne un peu de notre collection préférée pour signaler un disque sublime de Vannier, qui n'est pas à proprement parler une B.O. mais une sorte de conte musical dont le texte, uniquement présent sur le livret d'accompagnement (le disque étant exclusivement instrumental), est signé Serge Gainsbourg.

"L'Enfant assassin des mouches" fut longtemps un disque fantôme : enregistré quasiment en même temps que "Histoire de Melody Nelson", financé par un mécène fasciné par la musique de Vannier, le disque ne fut finalement jamais commercialisé jusqu'au début des années 2000 (il a fait depuis l'objet d'au moins deux éditions).

La concomitance des enregistrements de "Melody..." et "L'enfant assassin..." en fait des disques jumeaux (mais pas redondants) dont les audaces, instuments, orchestrations se répondent.
Comme sur "Melody", on retrouve des cordes orientales, des choeurs baroques, un clavecin et des guitares psyché auxquels viennent s'ajouter des sons concrets, laccordéon de Marcel Azzola et des cuivres détraqués (déjà présents sur "Slogan")... Et comme pour "Melody...", ce qui aurait pu ressembler à un grand fourre-tout/n'importe quoi boursoufflé trouve, dans le dosage parfait et la combinaison géniale d'élements disparates, un souffle magique, quasi mystique, inépuisable. Et l'on devine à lécoute de "L'enfant assassin..." (entièrement composé et arrangé par Vannier) que le génie de la musique de "Mélody..." est probablement plus à chercher du côté de Vannier que de Gainsbourg.

A bon entendeur...
A.

Merci pour cette présentation.

Tu as raison, ce disque est tout aussi passionnant que "Melody Nelson" et il faudrait aussi se pencher d'urgence sur les fantastiques arrangements de Vannier pour les chansons de Nougaro ("Plume d'ange" et "Jalousie" notamment).

A noter la programmation par Arte - vers minuit ce 15 juin (avec rediff, pendant les nuits du 21/06 et du 1/7) - du film AUX ABOIS de Philippe Collin.
Musique de Jean-Claude Vannier.

Espérons que la musique soit meilleure que le film !

Mal renseigné, je croyais le film franchement mauvais. Je l'ai toutefois regardé, et je dois avouer que ce fut plutôt une bonne surprise. J'ai apprécié l'atmosphère doucement décalée du film. Quant à la musique de Jean-Claude Vannier, pour courte et minimaliste qu'elle soit, elle ne manque certainement pas d'intérêt. J'ai bien aimé l'utilisation du piano jouet.

J'ai visionné le film "L'amour propre" hier soir :



La musique de Vannier (qui apparaît dans une petite scène où il joue le rôle d'un pianiste de restaurant) est meilleure que le film un peu poussif de Martin Veyron (bien meilleur dessinateur que cinéaste) qui n'arrive pas totalement à retrouver la verve érotique et la causticité de la bande dessinée d'origine - on pourrait d'ailleurs faire le même reproche à Gérard Lauzier - autre grand dessinateur de BD passé derrière la caméra. On retrouve en tout cas l'éclectisme musical cher au compositeur : airs de bandonéon, chansons diverses et variées (où il est question d'un "singe qui trempe ses couilles dans le whisky" !!) et même un curieux instrumental pour une scène de piscine qui rappelle étrangement son travail pour la chanson de Nougaro : "Un grain de folie" (qui date de 1971).

Apparemment la chanson "l'amour propre" a été chantée en live sur le double CD "En public & Fait à la maison" et un 33T Apache WEA est sorti à l'époque de la sortie du film, plus de détails sur cette page très complète ici :
http://pressibus.free.fr/zuzudisco/vannier/vanbof.htm

autre page sur le site du musicien :
http://www.jeanclaudevannier.fr/JEAN_CLAUDE_VANNIER/MUSIQUE_FILMS.html

C'est étonnant que personne n'ait évoqué ici son travail sur la série familiale LA CLEF DES CHAMPS de Charles Nemes avec Christine Boisson. A l'époque,alors que je n'avais aucune information sur ce compositeur,n'avais jamais rien entendu excepté des extraits de COMEDIE D'ETE
qui ne m'avaient pas emballé plus que ça,je craignais une guimauve du genre de celles que l'on entend parfois sur ce genre de production télévisée,puis,le cd bradé à 2 euros à Gibert m'a fait dire qu'au pire je pourrai toujours récupérer le boitier. C'est au contraire une approche musicale assez malicieuse et poétique que j'ai eu le plaisir de découvrir dont le meilleur se situerait volontiers,à mon goût entre "Météo des coeurs" et "Orages,passion etc...". Je la range parmi les meilleures musiques de grandes séries françaises des années 90/2000 aux côtés de LA RIVIERE ESPERANCE et LE COMTE DE MONTE CRISTO de BRUNO COULAIS ainsi que LE GRAND BÂTRE de CARLES CASES.

Dans le cours de l'année j'ai eu l'occasion de m'attarder un peu plus en détails sur la carrière de Jean-Claude Vannier et je dois dire qu'il en ressort un curieux constat...

Ce que l'on peut dire déjà c'est qu'en effet L'Enfant Assassin des Mouches, album formidable, représente sans doute son plus grand chef d'oeuvre, ce qu'il aura délivré de plus ambitieux.

Mais voilà, tout le paradoxe repose ici: à l'exception de ce disque là, il semblerait que Vannier ait été systématiquement bien meilleur lorsqu'il composait ou arrangeait pour les autres que lorsqu'il le faisait pour lui-même ! Un comble.

En effet, qu'il s'agisse de Nougaro ("Maudit", "Armé d'Amour", "Le Grain de Folie", "Plume d'Ange", "Pouet Pouet", et tant d'autres titres splendides et inventifs !), de Gainsbourg (tout Melody Nelson), de son travail pour le cinéma, ou même de certains titres de qualité pour quelques interprètes inattendus (il a composé un ou deux titres pas dégueux pour Isabelle Aubret notamment, tout comme l'avaient fait Cosma et Colombier d'ailleurs), il s'avère curieusement que tout ce pan de sa production soit de très loin supérieur aux quelques albums solo qui jalonnent sa carrière... Je ne sais pas si vous avez déjà eu l'occasion d'écouter des choses comme Mimi, Des Coups de Poings dans la Gueule, Pleurez pas les Filles, ou autres travaux du même genre, mais ce qu'il en ressort c'est l'absence frappante de tout ce qui faisait l'ambition, la beauté, le soin, le raffinement, l'inventivité et l'exigence de ses compositions pour d'autres artistes !
On y trouve alors des harmonies beaucoup moins retords, des esthétiques franchement bateau, souvent vulgaires même, et des orchestrations sans inventions (ou peu).
Je dirais que l'album qui s'en sort encore le mieux reste peut-être Public chéri je t'aime, ou bien L'Orchestre d'Enfants (bien que celui-ci je ne l'ai écouté qu'une fois il y a plusieurs années, donc je m'en souviens assez mal), et pourtant ça reste tout de même encore très en deçà de ce qu'il avait pu délivrer pour un Nougaro (c'est peu de le dire !).

C'est assez dingue je trouve, un peu comme si Vannier, pour trouver des idées et se donner à fond, avait sans cesse besoin de se trouver stimulé par une bonne et belle collaboration venue lui ouvrir des perspectives inattendues... Tandis que lorsqu'il se retrouve seul sur un projet il se contente de plus ou moins bâcler le travail, délivrant le minimum syndical (et encore ! parfois ce n'est même pas le cas).
D'un autre côté, on peut se dire également qu'on a de la chance, d'une certaine manière, parce qu'il faut savoir que Vannier chante vraiment, mais alors vraiment comme une casserole,... or il pousse la chansonnette sur à peu près tous ses albums solo ! Au moins on aura jamais à regretter que sa voix maladroite et pataude vienne gâcher de splendides musiques, c'est toujours ça de gagné .

Cela dit je ne connais pas encore tous ses albums solo non plus, loin de là, donc peut-être que d'autres merveilles comme L'Enfant Assassin des Mouches se cachent dans les tréfonds de sa discographie et ne demandent qu'à êtres découvertes !

J'avoue que je n'ai pas pris le temps d'aller plus loin dans sa discographie de chanteur solo (à part un truc ou deux écoutés à la radio). Pour moi Vannier demeure avant tout l'époustoufflant arrangeur de Nougaro, Brigitte Fontaine, Gainsbourg (les splendides BOs de Cannabis, Les chemins de Katmandou) et quelques autres...