Jean Wiener

Surtout connu du grand public pour le fameux air d'harmonica de "Touchez pas au grisbi", Jean Wiener a également collaboré avec Robert Bresson ("Une femme douce") et à la fin de sa vie avec Frédéric Mitterrand pour le très beau "Lettres d'amour en Somalie" (oeuvre pour piano solo). Compositeur hétéroclite, anti-dogmatique et amoureux de jazz, il laisse également une importante oeuvre de musique classique (un CD consacré à sa musique pour piano est paru il y a quelques temps chez Abeille Musique et on trouve encore sur CD son "Concerto franco-américain" de 1924)

Quelques extraits :
Jean Wiener - Touchez pas au grisbi
Jean Wiener - Concerto franco-américain

C'est un pan de la musique de film français qui m'est assez obscur ! Wiener, Misraki, Jaubert, Kosma, pour moi, ça sent un peu la naphtaline !

Mais je m'y suis quand même intéressé par le biais des compilations Lerouge/Playtime...

Tu as tort justement... Wiener comme Misraki étaient archi modernes et, à mon sens, plus "jeunes" qu'un Auric ou qu'un Van Parys (nettement plus académiques au niveau du langage)

Jean n'a rien d'un "winner"...

Ce matin, j'ai reçu un exemplaire du vinyle de "Lettres d'amour en Somalie" (paru dans l'excellente collection RCA d'Alain Lacombe), j'ai hâte d'écouter ça !

Ce talentueux compositeur ne pratiquait pas la "langue de bois".

Voici ce qu'il écrivit à propos de Pierre Boulez dans son Allegro appassionato:
"Quand on sait le musicien qu'est Pierre Boulez, quand on l'a vu répéter, puis diriger avec une telle maîtrise Stravinski et Bartok, et qu'on écoute sa musique, on est à la fois confondu par le "fini" de son travail, la perfection de sa technique, et par l'incommensurable ennui qu'elle apporte: un ennui total, irrémédiable".

JFH

Et il n'a pas tout à fait tort ! il est vrai que le très sensuel et espiègle Wiener était une sorte d'anti-Boulez (qui est surtout un ascète rigoureux et austère, même si sa musique possède tout de même un aspect très "français")

Autres extraits de son livre de souvenirs:

[1933] Ainsi commençait (...) ma surprenante carrière de compositeur de musiques de film, qui dura près de quarante ans, exigeant de moi que je "musique" plus de trois cents films (longs métrages, documentaires, dessins animés et publicitaires). Jusqu'en 1940, les enregistrements ajoutés aux séries de concerts avec Doucet remplirent mes jours et même mes nuits; mais j'étais heureux de ce surmenage. Au demeurant, je remerciai le hasard qui m'avait lancé sur le chemin du cinéma.

et

... http://frenchsoundtracks.forumotion.com/general-f6/je-n-admets-pas-la-partouze-dixit-t248.htm#2042 ...

Bàv

JFH

Bonjour, vous savez si l´on peut trouver les partitions que Wiener a fait pour Robert Bresson?
Est-ce que les musiques sont dans les disques de lui qui sont déjà sortis?

Malheureusement je ne pense pas. L'édition discographie des partitions de Wiener n'est déjà pas très abondante hélas.